LE SOMMEIL, CE GRAND BÂTISSEUR
Pour mesurer l’importance vitale du sommeil, imaginez le corps comme un chantier perpétuel. Quand nous nous endormons, le sommeil se met à l’ouvrage :
- Restauration des cellules endommagées
- Renforcement du système immunitaire
- Récupération de l’énergie dépensée dans la journée
- Consolidation de la mémoire
Le cycle du sommeil
La compréhension de ce qui se produit pendant le sommeil passe évidemment par la compréhension du cycle du sommeil. Ce dernier consiste en deux phases récurrentes : le sommeil paradoxal ou REM (« Rapid Eye Movement », en français « mouvement oculaire rapide ») et le sommeil lent ou NREM (« Non Rapid Eye Movement », en français « sans mouvement oculaire rapide »). Ces deux phases de sommeil sont fondamentales car elles remplissent des fonctions différentes et essentielles.
Le sommeil lent occupe normalement 75-80 % du sommeil chaque nuit. Bon nombre des bienfaits qu’apporte le sommeil sont obtenus au cours de ces phases NREM : la croissance et la réparation des tissus, la récupération d’énergie et la sécrétion d’hormones indispensables à la vie.
Le sommeil paradoxal occupe normalement 20-25 % du sommeil chaque nuit. Ces phases REM, lors desquelles ont lieu la plupart des rêves, sont nécessaires à notre esprit pour traiter les émotions, consolider les souvenirs et gérer le stress de manière adéquate.
Un sommeil de qualité, avec ses diverses phases se succédant harmonieusement, est quelque chose de capital pour l’apprentissage, la créativité, les relations interpersonnelles et la santé, aussi bien physique que mentale.
Si les cycles REM/NREM sont interrompus plusieurs fois par nuit, en raison d’une difficulté à respirer ou de réveils multiples, certains processus vitaux sont compromis et ceci peut affecter la santé et le bien-être durant la journée qui suit et sur le long terme.
Que se passe-t-il quand on ne dort pas suffisamment ?
Si le corps n’a pas eu la possibilité de dormir comme il faut – c’est-à-dire en suivant les cycles REM et NREM – on démarre la journée avec un désavantage qui nuit à la santé. Nos fonctions cognitives telles que l’apprentissage et la mémoire sont affaiblies. Nous augmentons notre risque d’obésité, de diabète de type 2 et d’hypertension, des maladies qui ont elles-mêmes un impact négatif sur la santé cardiaque.
Pour que le sommeil ait lieu, tous les jours, deux systèmes opèrent en interaction. L’homéostasie doit créer dans l’organisme une pression pour dormir, tandis que le rythme circadien organise le temps du sommeil.
L’homéostasie du sommeil est un phénomène biochimique qui favorise l’accumulation, dans le cerveau, de substances induisant le sommeil. Il agit comme un temporisateur en provoquant un sommeil homéostatique, c’est à dire qu’il exerce une pression sur notre organisme pour que l’on dorme après une certaine durée d’éveil. C’est pourquoi plus une personne reste éveillée, plus forte sera son envie de dormir.
Quant au rythme circadien, c’est notre horloge interne, responsable de la régulation et de la coordination des processus biologiques et des niveaux d’alerte du corps. Cette régulation permet de contrôler le moment du sommeil en fonction du cycle jour-nuit. Le rythme circadien n’est pas seulement responsable du cycle éveil-sommeil, il régule également les schémas alimentaires, la température corporelle, l’activité des ondes cérébrales et la production d’hormones sur une période de 24 heures.
Le sommeil et son influence sur la santé
Apprentissage, mémoire et performances
Le sommeil contribue à l'apprentissage et à la mémorisation de deux manières : en permettant une bonne maîtrise de l'attention et en consolidant la mémoire pour retenir les informations apprises.
Sans un sommeil adéquat, les neurones épuisés ne parviennent pas à recevoir efficacement les stimuli extérieurs, à coordonner comme il faut les données et à accéder aux souvenirs déjà mémorisés.
Le manque de sommeil affecte l’humeur, la motivation, le jugement et la perception des événements, et par conséquent la prise de décision.
La fatigue chronique, qui peut aller jusqu’à l’épuisement, est synonyme d’un potentiel affaiblissement de nos performances. Les neurones ne sont pas au summum de leur forme, les muscles ne sont pas reposés et les systèmes d’organes ne sont pas synchronisés.
Risque d’obésité et de diabète de type 2.
Pendant le sommeil, notre corps produit des hormones qui aident à contrôler l’appétit, le métabolisme énergétique et le traitement du glucose. Un sommeil insuffisant cause une augmentation de la production de cortisol (hormone du stress), une hausse de la sécrétion d’insuline, un défaut du métabolisme de la leptine (hormone de la satiété) et des taux plus élevés de ghréline (substance biochimique qui stimule l’appétit).
En résumé, un manque de sommeil peut avoir comme conséquence une prise de poids, une envie excessive de manger et la recherche d’aliments plus caloriques. En outre, en cas de manque de sommeil, nous sommes trop fatigués pour pratiquer l'exercice physique qui nous permettrait de brûler les calories supplémentaires ingérées.
Maladie cardiaque et hypertension.
Même lorsqu’il s’agit de courtes périodes de sommeil de mauvaise qualité, on observe une augmentation de la tension artérielle.
L’insomnie et autres troubles du sommeil, comme l’apnée obstructive du sommeil, sont d’importants facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.
Généralement, la nuit, les personnes souffrant d’apnée connaissent des réveils multiples car leurs voies aériennes sont obstruées quand elles s’endorment. Ces réveils sont associés à de brefs pics d’hypertension artérielle. Avec le temps, ces événements peuvent aboutir sur de l’hypertension, un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires.